Humanité 

(18 000 mots)

 

Adam et Aron, deux orphelins du Sahel surnommés Castor et Pollux, fuient l’orphelinat où ils survivaient entre corvées, trocs et punitions. Leur seul bagage : un carnet, un coquillage, et la mémoire d’un lien muet. Moussa, passeur d’Alexandrie, les avertit : « La mer ment. » Puis Ishtar, combattante éphémère, leur enseigne quelques signes de survie. À Izmir, un enfant-prophète confie à Adam un coquillage brûlant, talisman d’un destin incertain.

À Lyon, Évelyne mène une vie ordonnée, fissurée par la mort de son frère. Son deuil la pousse à rejoindre les missions humanitaires, malgré l’ironie de son amie Elena. Carnet rouge en main, elle apprend l’arabe, distribue du pain, embarque pour Lesbos. Chang, volontaire asiatique, lui laisse une phrase comme un verdict : « L’île n’attend personne, mais elle retient tout le monde. »

Dans la mer Égée, Aron est englouti par une vague. Adam débarque seul, le coquillage incrusté dans la paume. Dans le camp saturé de boue, il croise Évelyne : deux regards, deux phrases — « mon frère est mort » — scellent une complicité muette. Mais Elena fracture ce lien, séduit Adam par la force. Évelyne écrit dans son carnet : « sable — bruit — rupture » ...